PONTOISE (AFP) – Une femme qui avait enlevé un nourrisson à la maternité de Gonesse (Val-d’Oise) en 2005 a été condamnée à un an et demi de prison ferme par la cour d’assises du Val-d’Oise dans la nuit de mardi à mercredi. L’accusée, qui comparaissait libre sous contrôle judiciaire, pour « enlèvement et séquestration », a été condamnée au total à cinq ans de prison, dont un an et demi ferme avec neuf mois aménageables, une mise à l’épreuve avec obligation de soins et à l’indemnisation des victimes. Le verdict correspond aux réquisitions. L’accusée, détenue d’août 2005 à juin 2006, doit encore purger neuf mois de prison, peine qui pourra être aménagée. « Les réquisitions étaient sages, le verdict aussi. Sa personnalité, la vie qu’elle a eue, les raisons qui l’ont poussée à en arriver là, ont été prises en considération », a commenté Me Caty Richard, avocate de l’accusée. Me Pierre Lumbroso, avocat des parents de l’enfant enlevé, a également salué « un verdict à peu près juste. Elle a un sursis de mise à l’épreuve important, cela ne servait à rien de la remettre en prison ». Le 25 août 2005, cette femme de 36 ans, d’origine indienne, avait enlevé un bébé dans une chambre de la maternité de Gonesse. Les jours précédents, elle avait appelé plusieurs fois l’établissement et savait qu’une femme indienne devait y accoucher. Depuis dix mois, elle s’était inventé une grossesse annoncée à ses proches. Sortie de la maternité avec le bébé, elle s’était rendue devant la clinique de Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne), avait appelé son époux pour lui dire qu’elle venait d’accoucher afin qu’il vienne la chercher. Cette femme, arrivée en France à l’âge de 17 ans, mariée de force et brouillée avec ses parents suite à son remariage avec un homme d’une caste inférieure, était connue dans la communauté indienne comme étant stérile. C’est ce qui avait permis aux policiers de retrouver sa trace. En garde à vue, elle avait reconnu l’enlèvement, restant évasive sur ses motivations. Son mari a dit ne pas être au courant et un non lieu avait été prononcé à son encontre. L’accusée a annoncé lundi, lors du procès, qu’elle est enceinte de quatre semaines, analyses médicales à l’appui.