Un cadre du géant de la restauration rapide Mac Donald’s, âgé de 42 ans, a été mis en examen, jeudi dernier à Versailles, dans le cadre d’une une affaire de corruption. Il a été écroué mardi matin. Les enquêteurs de la police judiciaire de Versailles et leurs homologues de Marseille ont interpellé cinq suspects au total, le 1 er juin. Les quatre autres personnes ont été remises en liberté et placées sous contrôle judiciaire après leur passage devant le juge. La justice les soupçonne de faire partie d’un réseau mis en place depuis 2006 destinée à obtenir ou à verser des rétro commissions sur les marchés de restaurants Mac Donald’s d’Ile-de-France. L’enquête commence le 2 février 2010, lorsque le directeur France de la chaîne, installé à Guyancourt, écrit au parquet de Versailles pour signaler une plainte d’un sous-traitant. Une entreprise de nettoyage soutient qu’elle a versé une somme de 18 600 € à un cadre de l’entreprise, prénommé Laurent, pour obtenir le marché d’un restaurant de l’avenue des Champs-Elysées. «C’est un homme qui a commencé à la base dans l’entreprise, précise une source proche de l’affaire. Il est monté jusqu’à un poste à responsabilité. Il était bien payé, 4000 € par mois avec un véhicule de fonction». Laurent est ambitieux. Comme beaucoup de salariés de la mythique entreprise américaine, il rêve d’ouvrir son propre restaurant : un Pizza Hut. Et avec la complicité d’un ex collègue et ami, il va franchir la ligne jaune. Il réclame des pots de vins à plusieurs entreprises de nettoyage et de sécurité pour leur accorder les marchés. Les écoutes de la police entre lui et son compère, installé à Marseille, sont particulièrement instructives car il maquillait aussi les factures. Durant ces conversations téléphoniques, ils s’esclaffent : «Tu ne crois pas que la direction va tiquer avec 2500 € pour changer deux robinets», s’amuse l’un. «Mais non, répond l’autre, de toute façon Mac Do ne vérifie jamais rien». Lors de sa garde à vue, Laurent et ses complices sont passés aux aveux. Le quadragénaire explique qu’il a tout dépensé en achats quotidiens et en travaux dans sa maison. Il reversait aussi une partie de ses gains illégaux à son ami Marseillais. Les policiers n’ont retrouvé que 27 000 € dans un coffre. La société Mac Donald’s rappelle que son « système de contrôle financier interne a détecté une irrégularité dans l’attribution de certains marchés. C’est pourquoi elle a décidé de saisir les autorités judiciaires pour mettre un terme à ces dysfonctionnements et apporte son concours aux autorités afin de les aider à déterminer les responsabilités et trouver une issue rapide à cette situation. »