Depuis plus d’un siècle, le juge d’instruction est la pierre angulaire du système pénal français. Véritable courroie de transmission entre les services de police et le milieu judiciaire, ce fonctionnaire est-il toujours un rouage indispensable au bon fonctionnement de la justice ? Après l’ère des soupçons que l’on peut dater du début des années 80, comment accepter qu’un juge ait pu, à lui tout seul (jusqu’en janvier 2001 et la Loi Guigou) et sans contrôle aucun, faire vaciller la République… qu’il ait eu le pouvoir de mettre en prison, de remettre en liberté, de pratiquer perquisitions, interrogatoires, et ce, en toute impunité ? En se référant à des affaires pénales très médiatisées – les réseaux islamistes – ou plus confidentielles – le procès Lofti –, Pierre Lumbroso et Christian Séranot révèlent le statut radicalement anti-démocratique des juges d’instruction.