Que Sylvain Dromard ait reconnu avoir une maîtresse n’apparaît pas vraiment comme une surprise. En tout cas, la nouvelle ne semble pas étonner grand monde à Saint-Martin-d’Ablois ni au sein des villages alentours où nombreux sont ceux qui connaissaient le couple Dromard. Depuis le meurtre de son épouse, sans faire de vagues, les spéculations le concernant sont en effet allées bon train au sujet de sa vie dissolue, voire très dissolue: il est vrai que les langues ne se sont pas montrées avares de commentaires quant à ses frasques sentimentales, la rumeur allant jusqu’à lui prêter l’existence de plusieurs conquêtes féminines extraconjugales. «On dit qu’il aurait payé quelqu’un…» Or, rumeur ou pas, toujours est-il qu’une part de vérité vient désormais de se faire jour à travers les déclarations de l’artisan menuisier au cours de sa première journée de garde à vue: c’est vrai, lui et cette femme de 46 ans, actuellement entendue par les gendarmes de la Section de recherches de Reims, entretenaient bien une relation intime depuis plusieurs mois. Ce qui, si l’on en croit les bruits de clocher, n’était finalement qu’un secret de polichinelle. D’ailleurs, d’autres rumeurs parmi les plus folles n’ont pas manqué de circuler depuis le mois de juillet dernier et la mort de Laurence Dromard, chacun se faisant la voie discrète d’un scénario possible. Notamment la rumeur selon laquelle l’époux de la coiffeuse ne serait pas étranger au macabre dénouement de l’existence de celle qui était la mère de ses enfants: «On dit qu’il aurait payé quelqu’un pour faire tuer sa femme, raconte-t-on. Parce qu’il avait beaucoup de maîtresses». Voilà au moins qui était fondé pour l’une d’elle, même si rien ne permet en l’état actuel de l’enquête, d’accréditer la rumeur dans son entier. Mais une question se pose inévitablement: si Laurence Dromard était au courant des écarts de conduite de son mari, n’est-il pas alors permis de penser qu’elle connaissait peut-être l’identité de sa rivale et que toutes deux s’étaient déjà rencontrées et peut-être même expliquées. La rumeur n’a d’ailleurs pas échappé aux gendarmes qui, au cours de leur enquête d’environnement, n’ont pas manqué de prendre connaissance des bruits qui courent. C’est en tout cas ce qui semble les avoir orientés à un moment donné sur cette piste, parmi d’autres, dont certaines ont depuis été écartées. Ce que l’on ignore, cependant, ce sont les raisons qui les ont conduits à s’intéresser à l’une des maîtresses de Sylvain Dromard en particulier. Ont-ils été confortés par des indices, des relevés téléphoniques, des déclarations? Probablement, même si rien ne transpire à ce sujet. Ce qui est sûr, c’est que les enquêteurs avaient «des raisons» de placer cette femme en garde à vue, a indiqué hier le procureur de la République de Reims, Fabrice Belargent. Pour autant, il s’agit moins de certitudes que d’un faisceau de présomptions. Rien ne permet en effet d’affirmer pour le moment que Sylvain Dromard et sa maîtresse aient quelque chose à voir avec le meurtre de la coiffeuse de Saint-Martin-d’Ablois, dussent-ils avoir entretenu ensemble une relation intime. Et le procureur Belargent de conclure: «Tant que les faits ne seront pas établis, les autres pistes (dont, entre autres, celle du rôdeur, NDLR) ne seront pas écartées».