Le cadavre de Farid Ouzzane avait été retrouvé dans une valise dans la rade de Lorient. La reconstitution a débuté sur les lieux du crime. Après deux ans d’enquête, le corps découvert, le 13 juillet 2011, dans une valise flottant dans la rade de Lorient a eu un nom, celui de Farid Ouzzane, proxénète de 57 ans. Son corps avait été retrouvé pieds et poings liés. Une clé, dans sa poche, devait conduire aux deux « masseuses » de son salon du IXe arrondissement de Paris : la Parisienne Laïla Id Yassine, 27 ans, et la Lorientaise Élodie Le Toullec, 24 ans, mises en examen pour assassinat en juin 2013. Rien n’est sorti de leur confrontation, fin mai dans le bureau de la juge d’instruction lorientaise. « Tant que Laïla continue de nier l’évidence, la situation peut difficilement évoluer », estime Me de Oliveira, l’avocate nantaise d’Elodie Le Toullec. Celle-ci reconnaît le crime, mais n’assume qu’un rôle passif dans l’étranglement du souteneur. « Les experts viennent de dire que c’est impossible : le larynx de Farid est intact, soutient aujourd’hui Me Pierre Lumbroso, l’avocat de Laïla Id Yassine. Il est mort par étouffement, le visage embobiné dans du ruban adhésif. » « Retour sur les lieux » Le conseil parisien souligne aussi que le corps de Farid Ouzzane présentait des ecchymoses. « Et je vois mal ma cliente d’1,50 m et 42 kg le tabasser. » Au regard du rôle d’indicateur que jouait le proxénète pour la police, Me Lumbroso croit plutôt qu’il a été victime « d’un règlement de comptes ». Cette hypothèse n’exonérerait cependant pas Laïla Id Yassine de sa responsabilité dans la mort et le transfert de la victime, ligotée, dans la malle. Transporté en taxi jusqu’à Lorient, le corps avait ainsi été immergé. Son père, qui l’aurait aidée, a été mis en examen pour recel de cadavre. Après la remise en place des meubles, hier après-midi, tels qu’ils composaient la scène de crime la nuit du 21 au 22 juin 2011, la reconstitution débute vraiment ce matin. « Elle est très importante pour que l’on comprenne comment le crime s’est déroulé », observe Me de Oliveira. « Le retour sur les lieux, abonde son confrère, pourra peut-être débloquer la situation. »