Des “dizaines de mètres cubes” de petites tours Eiffel, montres et autres gadgets touristiques, 20 000 euros en liquide et trente-neuf personnes en garde à vue.. C’est le bilan de l’opération de police menée mardi soir au terme d’une enquête composée de filatures et d’écoutes téléphoniques, et débutée en janvier. Parmi les interpellés, d’origine sénégalaise et chinoise, douze gérants de société, six vendeurs, onze personnes vivant dans un foyer de travailleurs de la rue du Chevaleret (XIIIe) et dix autres dans la résidence Adoma “en situation irrégulière”. Les vendeurs écoulaient le matériel aux touristes au pied de la tour Eiffel. Deux cents policiers ont participé à cette opération, les saisies ayant été faites dans le foyer, mais aussi dans des boutiques de souvenirs du IIIe et dans deux entrepôts à Auber villiers (Seine-Saint-Denis). “Cette enquête s’inscrit dans le cadre d’une lutte à l’échelle de l’agglomération, explique Alain Gardère, directeur de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne. On ne peut pas tolérer que les touristes soient importunés par des vendeurs de plus en plus agressifs, qui savent déjouer la surveillance policière”. Selon le parquet, “l’enquête de flagrance devra déterminer les poursuites” éventuelles. Les délits invoqués par la police sont le “travail dissimulé” et “l’aide au séjour irrégulier”. Au foyer de la rue Chevaleret, le calme était revenu hier et des agents de sécurité avaient été dépêchés après une soirée sous tension lors de laquelle des résidants excédés ont mis le feu à des poubelles. “La police nous a empêchés d’entrer ou de sortir de 20 heures à minuit, raconte un habitant. Nous, nous travaillons, nous ne sommes pas des trafiquants”.